A quoi sert l’autohypnose?
Avec l’autohypnose le patient peut être lui-même acteur de sa guérison, de son bien-être.
Être dans la lune volontairement
Mais de quoi s’agit-il? Comment peut-on s’hypnotiser seul? Pour le comprendre, il faut déjà savoir ce qu’est l’hypnose. Pas si simple, même pour ces spécialistes. « Il s’agit d’un état modifié de conscience orienté vers un objectif », définit Claude Virot, qui lui-même avoue se demander chaque jour ce qu’est vraiment l’hypnose, pour la simple et bonne raison qu’on ne sait toujours pas vraiment ce qu’est la conscience.
Un individu est en transe hypnotique lorsque son attention est focalisée sur un point précis, que son esprit s’évade de son environnement, du temps. Contrairement à ce qu’on peut penser, on ne s’endort pas lors d’une séance d’hypnose. « La transe hypnotique est très active! », dément le docteur Virot. Ce que nuance un peu Patrick Bellet, également Président-Fondateur de la Confédération Francophone d’Hypnose et Thérapies Brèves (CFHTB): « Parfois, l’intérêt peut être de s’endormir… Mais jamais trente minutes d’affilée, plutôt un petit moment ».
On connaîtrait tous des moments d’hypnose, c’est quelque chose de naturel, de banal même pour certains. C’est, par exemple, être dans la lune. On est à un endroit sans vraiment y être. Mais avant de pouvoir pratiquer efficacement l’auto-hypnose, il faut être passé par quelques séances d’apprentissage avec un spécialiste. Cela consiste en l’orientation de son corps et de son esprit vers un objectif par la personne elle-même.
Une perfusion? Imaginer une rivière
Selon une patiente du docteur Virot, l’hypnose l’a aidée à surmonter sa peur de se faire hospitaliser pour une opération du bassin. Pour cette quadragénaire, même les prises de sang ou perfusion sont compliquées. Le docteur Virot lui a appris à réaliser plusieurs exercices. Pour dilater les vaisseaux sanguins et faciliter la perfusion, elle doit se concentrer sur sa main en imaginant une rivière. Pour gérer la douleur, elle imagine que celle-ci est un glaçon qui fond. Ou elle se projette dans un endroit agréable pour elle, en l’occurrence le Mont-Blanc. Résultat, « la perfusion s’est très bien passée, c’était une première victoire », raconte-t-elle. Avant, pendant et après l’opération tout s’est bien déroulé également. « Depuis, j’utilise l’auto-hypnose dans ma vie de tous les jours. Cela m’a permis de réduire mon stress », ajoute-t-elle.
« Avec l’apprentissage de l’auto-hypnose, c’est tout un champ de possibilités qui s’ouvre pour le patient vers les buts qu’il s’est fixés », explique Claude Virot. « Soulagement d’une douleur, temps de repos optimisé, préparation d’un événement, apprentissage d’une langue, gestion du stress… » Depuis plusieurs années, l’hypnose se fait une place dans les hôpitaux. Elle est reconnue comme un outil thérapeutique. « Parmi ses buts on retrouve le traitement de la douleur aiguë ou chronique, des moyens de se sentir mieux. Les gens ont cette capacité en eux mais l’ignorent », souligne Patrick Bellet.
Les applications sont infinies, et ses effets de plus en plus reconnus. Joëlle Mignot utilise par exemple l’hypnose pour permettre aux patients qui souffrent de certains troubles (éjaculation rapide, vaginisme, troubles de l’érection…) de se reconnecter avec leur imaginaire érotique, de mieux se connaître et parfois de surmonter les séquelles de violences subies.
L’hypnose ou l’auto-hypnose est également utilisée pour les cicatrisations. « On agit vraiment sur le corps, on peut le modifier mentalement », précise Patrick Bellet. De la même manière qu’en se concentrant sur sa main la patiente du docteur Virot parvient à dilater ses veines, un patient brûlé en transe hypnotique peut cicatriser plus rapidement. « On peut considérer le corps du patient comme un paysage irrigué », suggère le docteur Bellet. De belles métaphores, qui permettent au patient d’influer sur sa guérison, tout en s’évadant.
Par Marine Le Breton – Huffington post
Venez pratiquer l’autohypnose et l’hypnorelaxation pour prendre soin de vous